RAYMOND
MIRANDE est aujourd'hui à l'art des émaux ce qu'étaient,
en 1925, René Buthaud à l'art de la céramique,
en 1915, Lurçat à l'art de la tapisserie.
D'un art réduit le plus souvent à des pratiques artisanales,
au service de fins commerciales, il fait un art à part entière,
conscient enfin de son identité, maître de toutes ses
virtualités créatrices.
De l'univers, Raymond Mirande s'annexe tous les cantons. Rien n'échappe
au filet de l'émailliste ; le monde animal, la bête
des eaux, la bête asservie, la flore, les constellations participent à la
pêche miraculeuse - tandis qu'au travers d'un réalisme
poétique, empreint à la fois des clartés de
l'esprit et de la pureté du cour, Mirande rend, pour nous, également
sensibles les mystères de la grâce et les fantaisies
de la Fable.
Par la justesse du trait toujours évocateur, la rigueur et
l'intelligence de la composition, l'harmonie du graphisme et des
couleurs, le rythme enfin, l'oeuvre atteint au plus haut niveau,
celui d'un art classique, l'art des musées, disait Cézanne.
-1987-
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