Mirande vitrailliste

A partir de 1964, Raymond Mirande devient également "vitrailliste". Il conçoit de nombreuses maquettes que les maîtres verriers Jacques Dupuy et Bernard Fournier transformeront en vitraux.

La chronologie détaillée des vitraux religieux et des vitraux civils révèle l'importance de l'oeuvre vitraillé, longtemps négligée par la critique.

Deux grandes expositions de vitraux en Gironde : à Gradignan (Prieuré de Cayac, en 1989), et à Mérignac (Vieille église Saint-Vincent, en 1993).

 

Un peu de technique...

Les procédés de fabrication d'un vitrail n'ont guère varié depuis le Moyen Âge. Ils sont résumés dans le tableau.

 

 

Etapes

Matières et techniques

Maquette

C'est une esquisse au 1/10è du futur vitrail, à partir des mesures de la fenêtre. La maquette porte le dessin, les couleurs, le tracé des plombs, l'emplacement de l'armature.

Carton

C'est la maquette agrandie "à taille d'exécution", une sorte de patron sur papier ou carton. Un épiscope facilite le passage de la maquette au carton.

Calibrage

Le duplicata du carton est découpé avec des ciseaux à triple lame qui permettent d'éliminer les bandes de papier correspondant à la surface des futurs plombs. Les calibres obtenus vont servir de guides pour la coupe des verres.

Choix et découpe des verres

La feuille de verre qui correspond à un calibre est déposée sur ce calibre et découpée au diamant.

Mise en plomb et pose

Les pièces de verre sont serties dans des baguettes de plomb. La fenêtre qui accueille le vitrail est munie d'une armature de barlotières horizontales, barres de fer en T scellées dans le mur. Des vergettes, elles aussi horizontales, renforcent la rigidité de l'ensemble.

 

 

Bernard Fournier

 

Un peu d'histoire...

La plupart du temps, les verres du vitrail étaient peints. Avant le XIVè siècle, le peintre-verrier utilise une peinture vitrifiante, la grisaille, née du mélange d'un pigment (oxyde de fer ou de cuivre) et d'un fondant de verre broyé.

Dans les années 1880, de nouvelles techniques de fabrication du verre ont fait naître de nouveaux types de vitraux. Ainsi, le verre imprimé, incolore ou légèrement teinté, porte sur l'une de ses faces des motifs en reliefs industriellement produits. Le verre américain offre des tons opalescents et des marbrures colorées, d'un bel effet décoratif.

Dans les années 1930 est mise au point , par Gaudin et Mazetier, la technique de la dalle de verre. Le béton remplace le plomb pour l'assemblage des verres. Ceux-ci sont taillés dans des dalles épaisses (25 mm) et leurs bords sont "éclatés" au marteau : le but est de faire chatoyer la lumière au contact du ciment, toujours ombré.

 

 Raymond Mirande

 

Quelques choix !

Comme ces choix sont simples et sans équivoque, on peut les résumer brièvement.

-le refus de la grisaille

-l'adoption du verre antique (les dalles de verre ont été utilisées une seule fois, à Lacanau)

-l'expression du dessin par les plombs.

-le refus de certaines techniques modernes, comme la gravure sur verres plaqués ou la mise au point industrielle de verres spécifiques.

"Célébrons le vitrail. Sans la lumière, ses facettes ardentes ne seraient qu'une cendre morte, une chair d'où l'esprit se retire. L'aile tourbillonnante de la lumière sème la grâce, arrache le masque de ténèbres posé sur le visage des choses. Célébrons le vitrail, haute lame d'eau et de feu qui s'étreignent ! ..." RM

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